admin/ septembre 2, 2021/ Témoignage orthophoniste

Stève MBOUNGOU, orthophoniste au Congo

La journée africaine de l’orthophonie est célébrée le 4 septembre Cette année, elle coïncide avec les 5 ans d’existence de la Fédération d’Orthophonie de l’Afrique francophone. Cette fédération place l’édition 2021 sous le thème : « Orthophonie en Afrique, état des lieux et perspectives ». A cet effet, l’association d’orthophonistes au Congo profite de cet événement pour présenter la réalité de « l’Orthophonie au Congo Brazzaville ». Au Congo Brazzaville, l’orthophonie est très mal connue des professionnels médicaux, paramédicaux et des familles. Pourtant des patients avec des pathologies nécessitant la prise en charge orthophonique existent réellement. On les rencontre dans les services d’ORL, de Neurologie, de Pédiatrie, des grandes structures hospitalières, dans les centres spécialisés d’institutions éducatives et au sein des familles.
Deux raisons peuvent justifier ce contexte :
1- La moindre importance ou peut être la moindre attention accordée aux pathologies relevant de l’orthophonie. Quelques professionnels médicaux ou paramédicaux en parlent sans instance ; les familles certainement dans l’ignorance rattachent les pathologies de l’orthophonie au plan exclusivement culturel et se tournent uniquement vers des formes de thérapies culturellement
partagées ;
2- Le nombre dérisoire d’orthophonistes qualifiés dans le pays. On dénombre trois (3) orthophonistes diplômés et un (1) orthophoniste formé modulaires, sur tout le territoire. Le nombre dérisoire de professionnels diplômés laisse comprendre aux décideurs que l’orthophonie ne semble pas utile au pays alors que la demande d’interventions d’orthophonie est très étendue et très attendue. Association d’orthophonistes du Congo Avec les parents des patients, nous avons pu mettre en place une association d’orthophonistes du Congo dénommée ASOC, le président étant un orthophoniste qualifié. Cette association a pour objectifs de :
promouvoir l’orthophonie
Informer, éduquer et conseiller la population congolaise sur les problèmes de
l’orthophonie ;
mettre en œuvre des activités de prévention des troubles du langage, de la
communication.
L’association a en conséquence élaboré des projets de prévention et de
sensibilisation.

Activités du président de l’association d’orthophonistes du Congo:
Le président de l’association d’orthophonistes au Congo a connu des années d’exercice orthophonique rythmées par des stages dans plusieurs structures : clinique, institut de jeunes sourds, école spécialisée et école française. A la clinique privée, il a pris en charge plusieurs pathologies : trouble du langage oral et écrit, trouble envahissant et du développement, des aphasiques. Les patients réguliers aux séances de prise en charge orthophonique et leur famille ont trouvé satisfaction, les aphasiques au départ mutiques sont arrivés à un stade optimal. A l’institut de jeunes sourds, à l’issue d’un séminaire organisé par Orthophonie du Monde et le Ministère des Affaires sociales sur les enfants infirmes moteurs cérébraux, il a été sollicité à mener l’activité orthophonique d’aide à quelques enfants IMC et quelques enfants sourds avec leurs familles. Le temps limité, l’espace restreint et les conditions de travail très difficiles n’ont pas permis de mener une activité orthophonique étendue. Cependant, les familles ont témoigné leur satisfaction : leur façon d’être et leur façon de faire ont changé le regard de leurs
enfants. A l’école spécialisée, il a assuré des prises en charge des enfants présentant trouble du langage oral et écrit, des aphasiques. Les résultats sont satisfaisants L’équipe d’éducateurs et les patients s’en félicitent. A l’école française, il a apporté une aide conséquente à un enfant trisomie 21, sur le plan orthophonique et sur le pédagogique d’adaptation scolaire et relationnelle. Les résultats dans la prise en charge sont réconfortants. L’équipe d’éducateurs et les patients sont satisfaits et ils renouvellent le contrat cette fois dans deux écoles françaises. A l’institut de jeunes sourds,. A la, Actuellement, les choses évoluent bien avec la prise en charge Ensuite et les attentes nous continuons toujours à bien collaborer en faisant promouvoir l’orthophonie en Afrique. Ces activités ont permis de faire connaître l’intervention appropriée d’un orthophoniste, de sensibiliser un nombre de personnes sur l’orthophonie, de collaborer et d’échanger avec les patients, les professionnels médicaux et paramédicaux qui malheureusement ne sont pas des décideurs dans leurs structures de prise en charge. On peut lire néanmoins une certaine évolution dans la collaboration avec les patients, les professionnels de la santé et même avec la reconnaissance de l’orthophoniste au sein de la fonction publique (Etat). Par ailleurs, avec la Fédération d’Orthophonie de l’Afrique francophone, plusieurs projets sont en cours. Les difficultés dans l’exercice de la profession d’orthophoniste sont très nombreuses, mais surmontable avec la volonté. La pratique de l’orthophonie est, je rencontré une résistance pour intégrer les structures ou les endroits où j’ai mené mes actions d’orthophoniste n’ont pas d’espaces aménages, du matériel et des documents pour la prise en charge des patients ;


Toutes ces difficultés constituent des entraves au déploiement de l’activité orthophonique dans le pays. De champs d’intervention de l’orthophoniste en tenant en compte le besoin du milieu. Au fil des années nous constatons les personnes (professionnel ou pas) s’intéressent, la demande augmente. Le nombre d’orthophonie est passé de deux à quatre. La route reste encore à poursuivre.
Vive l’orthophonie en Afrique !

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