Faysal HAMZAH, orthophoniste à Lomé au Togo
Je m’appelle Faysal HAMZAH, je suis orthophoniste diplômé en 2013 de l’école nationale des auxiliaires médicaux de Lomé. Comme la plupart de mes collègues du Togo, j’exerce dans le secteur public. Moi je suis au CHU Campus à Lomé depuis 2017. J’interviens essentiellement au service de neurologie, auprès d’une patientelle adulte et enfants. Je collabore donc souvent avec plusieurs autres professionnels tels que les médecins neurologues, pédiatres, ORL, psychologues, kinésithérapeutes…
Ma pratique orthophonique est confrontée à plusieurs difficultés que je peux classer sous trois ordres. D’abord, l’absence de tests adaptées aux réalités socio culturelles du pays qui ne permet pas de faire une analyse qualitative et quantitative efficiente des résultats de mes évaluations. Ensuite, la difficulté pour certains parents à comprendre la notion de rééducation, d’un traitement à long terme et non médicamenteux. Ils espèrent, malgré les informations fournies, un rétablissement rapide et au bout de quelques séances de rééducation, lorsqu’ils n’observent pas de résultat tangibles, abandonnent la rééducation. Il y a enfin les difficultés liées à la prise en soins des enfants en situation de handicap. En effet, je suis souvent confronté à l’absence de solutions scolaires adaptées pour les petits patients en situation de handicap. Certains se retrouvent ainsi dans des écoles qui ne leur permettent pas d’évoluer. D’autres sont simplement déscolarisés.
L’orthophonie reste encore peu connue et pour la promouvoir, j’ai toujours préféré mener des actions de groupe. J’ai ainsi souvent participé aux actions de sensibilisations organisées par l’Association des Professionnels Orthophonistes du Togo dont je suis membre. J’ai également initié avec une association de personnes qui bégaient, des formations et des sensibilisations sur le bégaiement. Des campagnes de sensibilisation digitale, j’en participe également avec la principale plateforme de communication digitale en santé au Togo : les Zopitaux et Moi.
Des efforts restent encore à faire, je crois dans tous les pays d’Afrique pour promouvoir l’orthophonie. L’avènement de la FOAF a permis de rassembler les orthophonistes exerçant en Afrique et de créer une nouvelle dynamique. C’est une bonne chose. Mais nous attendons encore plus. Pour moi, il est urgent aujourd’hui d’avoir des tests d’évaluation standardisés et étalonnés en Afrique. Il faut encourager la recherche en Afrique. J’ai personnellement envie de voir d’abord des recherches orientées vers la détermination de la prévalence de certaines pathologies comme les TSA, le bégaiement, les troubles dys…